Andreas Bertilsson a sans doute encouragé à son extrême logique le home studio (si indispensable à la créativité contemporaine), transformant le temps d¹un album les recoins les plus intimes de son logis en unique source sonore. Dans un sens, est exposé ici la même logique prégnante chez Ouie-dire prod. , avec leur série Coliphonie (à ne pas confondre avec la série Coloscopie de Vvm !!) carte postale des régions proches du Quercy ou Antifrost et ses cartes sonores eidétiques d¹Europe. Ici comme ailleurs, il est question de visualisation acoustique, cérébrale, auditive, d¹un lieu aussi restreint soit-il (l¹appart de l¹Allemand). Mais ne vous y trompez pas, les sources de son quotidien ne sont ici nullement livrées de manière abrupte, concrète, (au sens musical du terme), il les maquille, les mutile, les travestit, les transforme, décalant toujours un peu plus l¹original de ses clones/copies. Les craquements de la matrice, les hoquets digitaux, les exhalaisons chevrotantes n¹en finissent pas de tourner et progressivement s¹imposer en rythme aux atmosphères liturgiques et tristes de Face takes shape (Little Wheel, Bed on my back). Sa maîtrise des espaces sonores, la rotondité et l¹imminence de son quotidien est une variable acquise de longue date, multipliant au sein de ses études de sculptures sonores des compositions d¹environnements sonores abstraits. Celui qui se surnomme electroreformer davantage qu¹electroperformer livre ici une musique électronique/environnementale portée autant à l¹avant-garde du genre qu¹aux références passées qui l¹ont construit (New garden ; Notebook). Son aversion pour la mécanique froide des logiciels est suggérée une nouvelle fois avec encore plus de vivacité et de lucidité. Avant le son ce qui filtre, c¹est l¹humanitéS Komplott, après l¹excellent album d¹Hans Appleqvist surprend à nouveau son monde.
