A l¹écoute du premier morceau rien ne laissait présager de ce qui allait suivre. Un premier morceau, donc, qui induit facilement en erreur, faisant croire que le disque va baigner dans une ambiance épurée et intimiste à la Erik Satie. Très vite on se rend compte de sa méprise. « Bremort » est un album concept. Un album qui raconte une histoire dans une ville imaginaire, Bremort en l¹occurrence. Enfin une histoire c¹est vite dit puisque le but est de faire prendre part l¹auditeur aux différentes scènes de la vie quotidienne des habitants de Bremort dont les dialogues sont accompagnés par la musique d¹Hans Appelqvist. On comprend ainsi que le premier titre ne sert ici que d¹introduction, façon de dire que la Suède est toujours ce pays au climat frigorifique. La concept pourrait paraître assez fastidieux rendant le disque presque difficile d¹accès mais le suédois a su rendre chacun de ses morceaux le plus abordable possible justement pour ne pas alourdir l¹¦uvre. Au delà du concept, cette recherche de mélange entre une musique acoustique, une expérimentation électronique et la volonté d¹apposer une tournure plus ou moins pop aux compositions est pour le moins des plus intéressantes. On pourrait presque penser à du Mùm ou du Sigur Ros qui aurait pris une bonne dose de vitamines. Pourtant même dans des morceaux les plus enjoués on ressent cette tristesse infinie, ce genre de spleen intérieur, comme si vous vous promeniez sur une lande désolé propice à une déprime carabinée. H.Appelqvist tire donc beaucoup sur la corde de l¹émotionnel ou de l¹affectif. Quoiqu¹il en soit on a envie de partager ce sentiment avec lui, de s¹investir dans ce disque qui plus on l¹écoute plus il révèle ses multiples facettes aussi enthousiasmantes les unes que les autres. H.Appelqvist signe sans doute là le meilleur album de sa jeune carrière. En même temps c¹est aussi le plus accessible.

