Octopus

2005-01-17 • 2005

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Deux ans après un premier album très réussi - Face Takes Shape -, Andreas Bertilsson se replonge dans les curieuses expérimentations musicales de proximité de son projet Son Of Clay. Une expérience saisissante de contrastes sonores dans un contexte électronique/acoustique dépouillé. Tout l'art d'Andreas Bertilsson - qui est avant tout un plasticien sonore, auteur de plusieurs installations présentées notamment à Berlin où il vit - réside dans cette descente intrigante au cœur de matières sonores d'origine diverses, éléments acoustiques instrumentaux, prises de sons du quotidien, \"field recordings\" analogiques, dont les combinaisons exploratoires et digitales se traduisent en d'envoûtantes pièces mariant saveur abstraite et poésie électronique. Délaissant un tant soit peu l'intensité crue, l'atmosphère sourdement instable du premier album - encore perceptible sur le morceau d'introduction Bring me Water or Bread -, cet album procède d'une approche encore plus élaborée, plus précieuse dans son souci du détail, investissant le champ des musiques improvisées par ses alternances impromptues de sons étirés et de tonalités plus brèves, rejoignant la musique contemporaine par ses jeux de structuration / destructuration où le silence vient jouer les médiateurs. L'expression très vivante, quasi-grouillante des matériaux utilisés domine par sa pregnance. Sur Max Christofer, des sonorités boisées viennent craquer évoquant la charpente d'un bateau soumis à des roulis de cliquetis métalliques. Sur I can't Make it Alone, des micro-mélodies diffuses viennent se nicher dans un décor de bruissement de cordes pincées. Voilà de quoi réunir à l'évidence les amateurs de Morton Feldman ou des derniers albums de Talk Talk.
Komplott
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